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Jung est né en Corée dans les années 60. Il est retrouvé dans la rue par un policier qui l’amène dans l’orphelinat de grand’ma Holt. Il y sera lavé et nourri jusqu’à ce qu’une famille belge le choisisse pour l’adoption. Il sera l’un des très nombreux orphelins à quitter la Corée dans les années 60/70.

Dans cette série de 3 tomes autobiographiques Jung revient sur son expérience en tant qu’enfant adopté. Dans le premier tome on le voit arriver en Belgique, découvrir sa nouvelle famille qui compte déjà 4 enfants naturels. Il doit tout réapprendre, nouveau pays, nouvelle langue, nouvelle fratrie. Puis il y a l’école, le regard des autres enfants, les autres petits coréen qu’il évite… Le deuxième tome est celui de l’adolescence, la cicatrice laissée par ce déracinement forcé le ronge, Jung va mal, il ne sais plus où est sa place et dérive, se cherche. Enfin le troisième tome est celui de la raison. Jung est devenu adulte, la cicatrice est toujours là mais il a appris à vivre avec. Il s’est apaisé et décide enfin de retourner pour la première fois en Corée afin d’ouvrir son dossier d’adoption et tenter d’en apprendre plus sur ses parents naturels. Le projet d’un film d’animation adaptant sa bande dessinée autobiographique est déjà en route et sur place il sera accompagné par une équipe de tournage qui le suivra dans ses déplacements pour les prises de vues réelles qui intègreront le film d’animation.

Lunch et Badelel, contrairement à moi-même, connaissaient déjà l’auteur pour ses précédentes bandes dessinées racontant des histoires fantastiques japonaises. Cela les a surpris tant Jung « change de style, autant narratif que dans le dessin » (Lunch) entre ses précédents travaux et cette série autobiographique. « Une autobiographie aux antipodes de ce que l’on connait de lui » précise Badelel.

J’ai personnellement été très touchée par « le dessin […] d’une incroyable douceur, mêlé de malice ». « On rit beaucoup tout en partageant l’intimité de l’auteur » nous dit Lunch du premier tome.

Si le deuxième volet peut paraître plus « plus gris, moins prenant » (Lunch), c’est une œuvre à considérer dans son ensemble. Comme je vous le disais en introduction chaque tome aborde une étape différente de la vie et du questionnement de Jung, le ton suit cette évolution. Nous avons un enfant espiègle auquel on peut facilement s’identifier dans le premier tome. Puis vient l’adolescent torturé, l’album est moins drôle. Enfin vient la réflexion d’un adulte, l’album est moins vivant.

J’ai été particulièrement touchée par ce témoignage, autant par le regard que l’enfant adopté porte sur son adoption que par la réflexion faite sur le déracinement, réflexion qui dépasse le sujet d’adoption pour englober tout ceux qui volontairement ou involontairement sont amenés à vivre dans un autre pays que celui qui les a vus naître.

C’est également très intéressant et instructif quant à la situation de la Corée du Sud dans l’après-guerre.

Lunch (tome 1): « C’est un livre poignant et très intéressant. »
Lunch (tome 2) : « C’est en tout cas un très bel hommage à tous les adoptés et à tous les parents, qui ont adopté également. »
Badelel  (tome 1) : « Déroutante aussi, car elle aborde des sujets plutôt difficiles avec un profond détachement alors qu’elles ont été vécues par l’auteur lui-même. »
Bidib (tome 1 et 2) : « La force de cette bande dessinée est de nous faire réfléchir sur des sujets graves tout en gardant beaucoup d’humour. »
Bidib (tome 3) : « Dans ce troisième tome il y a beaucoup d’émotion. C’est très touchant. Bien que ce soit moins amusant à lire que le premier tome. »

A voir aussi le film !
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Une réponse "

  1. celina dit :

    mazette, voilà une bd à découvrir, vous donnez envie ! Moi qui adore les autobiographies en bd…

  2. […] traces du jeune Riad. Après l’enfance polonaise (Marzi), japonaise (La vie de Mizuki) et belge (Couleur de peau : miel), c’est maintenant celle balancée entre la France – pays de naissance – et le Moyen-Orient […]

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