Le diable des sept mers

En juin, sur K.BD, c’est le temps des « Loups de mers » mais aussi des « Pirates ». Et cela tombe bien. Imaginez plutôt : à l’origine de ce projet, c’est une demande de Roman Polanski pour réaliser le découpage du scénario d’un de ces films, Pirate. Un storyboard réalisé puis casé dans ses cartons par Hermann mais retrouvé et mis en lumière par son fils Yves H., tombé dans la marmite.
L’occasion nous est donnée de se plonger dans des aventures faites d’îles désertes, de trésors enfouis, de sable chaud et de rhum bon marché, le tout dans une ambiance chaudement ensoleillée. Que demander de plus ?!… J’ai donc dans ma besace un duo familial, pour cette première partie d’un diptyque, Le diable des sept mers. Avec au scénario le fils, Yves H., et au dessin son père, Hermann.

Les deux auteurs proposent un récit dans la pure tradition de la piraterie en y incluant tous les ingrédients classiques du genre. Choco le souligne, « L’amateur se sera pas dépaysé ». C’est donc une histoire d’une héritière fugueuse, amoureuse d’un aventurier sans scrupule, mais aussi l’histoire d’un pirate à la barbe noire de poudre et rouge de sang (expression qui m’est soufflée par Livr0ns-n0us !). Ce personnage n’est autre que le diable des sept mers et il est entouré, tel un bon pirate, d’un équipage de sales trognes assoiffées et affamées. L’objectif pour eux étant comme je l’explique de trouver ce trésor perdu dans une des mers qui entoure cette mystérieuse île volcanique…
Nous avons ici, précise Yvan, « Une énième collaboration entre père et fils » (Liens de sang, Manhattan Beach 1957, Zhong Guo, Sur les traces de Dracula), mais leur première dans le domaine de la piraterie. Le duo belge dévoile une certaine complicité mais c’est sans doute dû au talent bienveillant d’Hermann et à sa capacité incroyable à mettre en images un scénario. Car d’après Legof, « Le fils a trop tendance à être explicatif et tortueux là où le père est direct et peu disert ».

La petite partie de l’équipage K.BD qui s’est aventurée avec moi est unanime sur un scénario limite confus, saccadé. Avec de nombreux personnages, et diverses intrigues autour de l’histoire principale, cela manque un peu de lien et il est facile de s’y perdre. Pour Choco, « On peine quelque peu à plonger dans cet univers ». Yvan fait remarquer que « Le scénario de ce premier tome s’avère trop dense ». Legof est quant à lui déstabilisé par l’arrivée d’une pointe de fantastique dans le récit : « L’aspect fantastique est amené comme s’il s’agit d’un pur élément cartésien, ce qui provoque un décalage dans la compréhension ». Je tempère en me disant que : « Les auteurs nous offrent un récit diablement rebondissant ». Et j’ajoute une remarque que me signale Livr0ns-n0us : « La pointe de fantastique à la fin du premier tome promettait d’intéressants développements, mais elle se transforme très vite en une couche supplémentaire d’agacement ». Choco contrebalance en prévision du second tome comme ceci : « Il apportera d’ailleurs une pointe d’originalité au scénario avec une touche fantastique étonnante ».

L’aspect très positif revient aux illustrations ! Et là aussi, nous sommes une équipe unanime. Hermann sénior excelle sur les ambiances des lieux paradisiaques de la Caroline du Sud. Un graphisme magnifié par un travail sur la lumière et une couleur délayée. Très brut de décoffrage, le dessin fait la part belle aux gueules balafrées et au décors sauvages. C’est dépaysant à souhait. Vous voulez du pirate ? Il y en a !

Pour preuve nous l’avons dit :
OliV : « Des paysages diversifiés … pour une ambiance adéquate ».
Legof : « Le traitement des couleurs vous en mettra plein les yeux, aussi bien pour les scènes de jour comme celles de nuit ».
Choco : « Côté graphisme, le plaisir est au rendez-vous. Avec son dessin en couleurs directes, Hermann réussit à nous convaincre sans peine ».
Yvan : « Au niveau du graphisme, la virtuosité d’Hermann se prête enfin à l’univers de la piraterie ».

Un diptyque qui semble vouloir surfer sur la vague des récits de pirates toujours au goût du jour, et malgré un scénario un peu brumeux, il n’est pas désagréable à lire du fait d’un graphisme plein d’éclat, flamboyant.

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Une réponse "

  1. […] Casterman, 1975 à 1992. – De Cape et de Crocs (Ayroles/Masbou), delcourt, débutée en 1995 – Diable des Sept Mers, Le (Hermann), Dupuis, 2008 – Dread Mac Farlane (Poinsot), Clair de lune, 2004 – L’ Epervier […]

  2. […] également l’avis à plusieurs mains de K.BD […]

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